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La RESC, un outil pour prendre soin

A l’occasion des Journées Nationales d’Études (JNE) des puéricultrices en 2022 à Angers, Sylvie BOTTER, puéricultrice et formatrice de la RESC a présenté la méthode de la RESC et à partager ses retours positifs. Découvrez son témoignage passionnant :

“Je suis très heureuse d’avoir pu présenter la RESC lors des JNE d’Angers. Mon objectif est de partager avec le plus grand nombre cette méthode, qui m’a permis de faire évoluer ma carrière, de manière bénéfique, avec les valeurs du soin qui me sont chères. 

C’était il y a 20 ans, alors que je me questionnais sur mon devenir de soignante, que j’ai rencontré la RESC lors d’une rencontre avec une équipe médicale et paramédicale, exerçant dans le service d’oncologie pédiatrique du Pr Bernard à Marseille.

Ce fût un tournant dans ma carrière. 

A ce moment-là, je vivais difficilement le fait d’être démunie lorsque la prescription médicale s’arrêtait. N’ayant que ma bonne volonté pour continuer à prendre soin, je me sentais trop souvent impuissante, frustrée, parfois en colère. 

J’ai débuté ma formation en 2004, et depuis je l’ai utilisée au quotidien dans les différents services de soin et en particulier pendant 14 ans en service d’urgences pédiatriques. 

Qu’est-ce que la RESC ?

C’est une méthode développée par M. Patrick Fouchier, (kiné formé à l’acupuncture), à partir d’observations mettant en lien des similitudes :

  •  entre le milieu marin (lois physiques régissant la propagation des ondes de son dans les liquides) d’une part,
  •  et le corps humain (vu sous l’angle de la médecine traditionnelle chinoise). 

C’est une méthode complémentaire des autres soins, holistique, non invasive, respectueuse, sans effet secondaire négatif. 

Comment se pratique la RESC ?

Elle s’exerce par un toucher particulier (contact/écoute) très doux, entre 2 points mis en résonance, qui permet une écoute corporelle et émotionnelle.

Les séances sont personnalisées et comportent plus ou moins de points, répartis sur l’ensemble du corps. 

Elle peut se pratiquer à travers des vêtements légers.  

Quels sont les bénéfices d’une séance de RESC ?

La RESC a une action :

  • Apaisante sur le mental et l’émotionnel.
  • Antalgique .
  • De rééquilibrage global, favorisant ainsi la mobilisation des ressources du patient quel que soit son âge ou la pathologie.
  • Entre autres, la RESC ….
  • Facilite l’accouchement, l’ouverture du col, la délivrance, l’allaitement…
  • En néonat , elle est une aide pour : torticolis, retard d’émission du méconium, apaisement des nouveau-nés souffrant de syndrome de sevrage, et après toute naissance difficile ou quelle que soit la pathologie
  • Améliore les RGO, accompagne le traitement des gastro-entérites, des bronchiolites (effets visibles sur les enfants scopés), des crises d’asthme, de toute pathologie douloureuse…
  • Soulage des effets secondaires de certains traitements (chimiothérapie…) 
  • Aide à gérer l’anxiété des enfants et des parents. 
  • Facilite l’émission d’urine lors des globes vésicaux ou simplement lors de la pause d’un urinocol dans l’attente d’ECBU. 
  • Rend plus confortable les gestes invasifs, en complément des autres moyens médicamenteux ou non, pose de cathéter périphérique, PL, suture, réduction de fracture…. 
  • Permet aussi de préparer aux examens anxiogènes.
  • Liste non exhaustive

Quelles sont les particularités des enfants ?

Plus l’enfant est petit, plus les séances sont courtes (quelques minutes) et rapidement efficaces. Ils apprécient beaucoup et sont demandeurs.  

Le toucher est facile.

Chez les nourrissons, les séances peuvent se faire dans les bras d’un parent ou parfois conjointement. 

Qui peut se former et comment ?

Seuls les soignants peuvent se former à la RESC. C’est une méthode qui vient compléter et enrichir notre boite à outils de soignants. 

La formation est dispensée uniquement par l’Institut de la RESC (certifié Qualiopi), en intra-hospitalier ou hors établissement. 

Les formateurs sont des soignants praticiens de la RESC. 

Elle comprend 3 niveaux avec transmission de connaissances théoriques et mise en pratique.

Le premier niveau permet d’acquérir les bases pour pratiquer une séance. 

Les second et le troisième niveau permettent de personnaliser les séances en fonction du patient (et pas seulement de la pathologie).

Chaque niveau est validé par un contrôle des connaissances acquises. Le certificat de praticien de la RESC est obtenu après validation d’un travail réflexif sur la pratique. 

Des modules complémentaires sont ensuite proposés. 

Mon expérience

L’utilisation de la RESC m’a permis de faire évoluer ma pratique et ma relation avec les patients et leur famille. Grâce à la RESC j’ai pu développer encore plus de bientraitance, avec une attention, une écoute plus attentive des besoins réels des enfants. J’ai pu enfin réaliser des soins avec moins de contention, plus de respect et de bienveillance. J’ai pu trouver des solutions dans des situations où auparavant j’étais démunie. 

En 2011, j’ai débuté une formation en hypnoanalgésie. Je l’ai  approfondie les années suivantes, et elle s’est rapidement et naturellement associée à la RESC pour tous les patients et cela dès l’accueil aux urgences. La communication thérapeutique, l’hypnose conversationnelle ou formelle, s’articulent parfaitement avec le toucher de la RESC,  quel que soit l’âge de l’enfant ou la pathologie.

Cas clinique

Marie, enfant de 11 ans, constipation sévère.

Les collègues appellent à l’aide pour la tenir car, lorsqu’on a voulu faire le lavement avec sonde, elle a sauté au bas de la table et refuse le soin. Lorsque j’entre dans la salle, elle se laisse tomber au sol avec un regard terrifié. Je me présente, et tout en lui parlant  je pose mes mains et débute une séance de RESC à visée apaisante. L’alliance se crée rapidement. Je lui propose qu’on reste seules. Elle souhaite aussi que son papa sorte. Après un moment, elle accepte de remonter sur la table d’examen pour faire une séance complète de RESC. Elle accepte ensuite le soin, que je réalise seule, sans contention, en l’accompagnant en hypnose conversationnelle dans une de ses activités préférée. Lorsque le soin est terminé, elle se retourne, m’enlace et me dit « Merci » avec un sourire qui en dit long. J’apprends par la suite que le papa a essayé d’extraire les selles manuellement et que l’interne qui l’a examiné lui a fait un toucher rectal sans lui demander l’autorisation et sans la prévenir ! Que ce serait-il passé pour elle si nous avions en plus utilisé la contention ?
(Dans ce cas-là , la RESC avait pour objectifs d’apaiser l’anxiété et aussi de faciliter le transit).

Cas clinique

Léonie, enfant de 26 mois, pose de KT

Lorsque j’arrive pour poser le cathéter en vue d’une antibiothérapie, le patch d’Emla a été enlevé au bout de 10mn par le médecin qui pensait qu’il avait été posé plus tôt à l’accueil.  Tout en expliquant le soin je pratique la RESC. Léonie est assise sur la table d’examen et veut rester ainsi . Après consultation de la maman, je lui propose de nous aider en utilisant la distraction (tactile et sonore dans ce cas). L’étudiante qui m’accompagne fait garrot sans aucune contention.  Au moment de la ponction, Léonie fronce les sourcils et regarde sa main. J’invite alors sa maman à poursuivre et termine la fixation.  Tout se déroule dans le calme. Je remercie Léonie et sa maman pour leur collaboration. 

Les résultats obtenus dans des situations parfois complexes, ont rapidement levé mes doutes vis-à-vis de cette méthode encore méconnue. Bien-sûr, la RESC ne solutionne pas tout, mais, seule ou associée à d’autres méthodes, elle est une aide pour les patients, et pour les soignants en complétant leur boite à outils. Pour ma part, elle m’a permis de garder ma motivation intacte jusqu’à la fin de ma carrière hospitalière. Elle a augmenté ma satisfaction et mon plaisir à exercer ce métier au service des enfants, en me permettant de leur donner le meilleur.  Les retours des enfants et des parents ont rapidement balayé mes doutes.  Les collègues en consultation ou dans les services d’hospitalisation ont aussi noté que les soins ultérieurs étaient plus faciles à réaliser lorsque l’enfant avait été accompagné de la sorte. 

Quels que soient les outils, (snoezelen, réalité virtuelle, musicothérapie, aromathérapie, hypnose ou RESC ou autre) nous souhaitons avant tout travailler dans de bonnes conditions techniques, en veillant à préserver le bien-être, la santé physique et mentale des enfants qui nous sont confiés, en évitant les effets secondaires délétères liés aux soins.

Gardons l’esprit vigilant, mais ouvert, pour continuer à faire évoluer notre profession. “

Sylvie BOTTER, puéricultrice et formatrice de la RESC

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